St Blaise, patron des gorges déployées

Photo d'ALGo


Faisons Gras et Cendres
Le Carnaval n'est pas un festival
Ce n'est pas parce que nous sommes un peu niçois
que nous nous approprions le Carnaval,
Mais bel et bien parce qu'il est scandaleux et impertinent.
Carnaval se moque de l'inter-culturalité,
Carnaval préfèrerait à la limite être trans-culturel,
d'ailleurs Carnaval se moque de la Culture tout court
surtout quand elle porte la majuscule des dominants.
Carnaval est païen, gourmand et insolent.
Mais Carnaval est aussi un roi. Le roi des vents.
Si nous nous approprions le Carnaval,
c'est que la contestation doit se réinventer.
Carnaval accueille les insoumis dans ses rues
et nous force à inventer de nouvelles armes.
Mais pas que du vent.
Aussi du gaz, de l'explosif et de l'hilarant.
Quand le Pouvoir s'approprie Carnaval,
il maintient l'ordre social en feignant de le renverser.
Nous ne sommes pas dupes.
Les masques du Pouvoir, nous les arrachons aussi
grâce à nos bâtons de connaissance.
Nos savoirs déconsidérés sont les mieux à mêmes de démasquer les puants aux dents blanches,
les salauds aux mains propres,
les nazillons démocrates
ou les spéculateurs concentrationnaires.
Nous ferons gras et cendres
en soutien aux peuples qui s'élèvent
dans les inavouées"colonies" françaises.
Nous ferons gras et cendres
jusque dans le Carême politique et économique que l'on nous impose.
Ne laissons pas Carnaval otage de l'industrie,
otage des médias, otage du divertissement.
Libérons Carnaval des dominants et de leurs cages dorées.
Que vive Carnaval !

Carnavals urbains.


Carnaval de la Plaine 2006. Procès du caramentran (cette année-là Gabi le Gabian) : procès des dirigeants locaux et nationaux, des entreprises privées qui se gavent d'argent public, et de tous les acteurs de la gentrification marseillaise et mondiale.

Le cri du Frioul "C'est où qu'on est encore libre ?"

(...) Tu es sage, laisse émerger ta folie.

Tu possèdes la vision profonde, sois aveugle,

Tu entends, sois sourde.

Qu'ils t'imaginent comme un bloc d'insensibilité

et entendent ce qu'ils désirent. (...)

(...) L'esprit humain ne peut trouver satisfaction

Dans le pouvoir, serait-ce celui d'un roi.

Il ne peut trouver satisfaction en renonçant au monde

Mais il la trouve en revenant sans cesse à sa propre source. (...)

Lalla, XIVème siècle.

Rigaudon dans la ville

Les pieds dans un rayon de soleil marseillais.

" Le petit paysan voit son mode de vie, ses objets quotidiens, survalorisés et mythifiés alors que lui-même en était arrivé à les déprécier et à vouloir imiter les modèles de la ville. Et voilà que les gens de la ville feignent de l'envier. Il sait son monde condamné, et la civilisation qui le tue le pare au dernier moment de toutes les vertus. Cette culture populaire que les paysans, et plus généralement les minoritaires, laissaient mourir parce que la promotion sociale et le progrès l'exigeaient, voilà que réduite en folklore, elle devient un objet marchand. Eux-mêmes sont des objets marchands, ils font partie des biens de la réserve indienne, du patrimoine que le tourisme met en valeur. Alors ils sont flattés et amers en même temps", Roland Pécout, Musiques folk des peuples de France, 1978.