Rétrospective appels du CACA 2010, 2012 et 2013

EN ATTENDANT L'APPEL DU CACA 2014, PETITE RÉTROSPECTIVE DES APPELS PRÉCÉDENTS... HMMMM... ON SE RÉGALE.



Le Collectif Anonyme du Carnaval Ambulant présente :


A l'origine du monde 
est Carnaval




La fin du monde est pour bientôt... et après ? Et bien, quelle chance d'avoir à ré-initier le monde ! Et comme il faut bien commencer quelque part, ce sera d'abord là où vous pensez, mais aussi derrière, dessous, dedans, et au fond.
Au début du monde nouveau, Carnaval est homosexuel et se rit bien du mariage !

Musique !


D'abord on se débouche le cul, allez allez, tel l'Ours sortant de sa grotte, parce qu'il fallait bien que ce Rien finisse en hiver, 
mais que le Tout recommence pour le printemps. Fini l'hibernation, sortez de vos boum-coeurs, le soleil revient en pleine catacryse
grâce à nos appeaux calypsos. À vos trompes !


Ensuite, les Soufflaculs remettront un peu tout ça en place, un bon souffle dans le bon sens et par le bon orifice, et en chaîne s'il
vous plaît messieurs, euh pardon mesdames, ... À vos tambours !
Aussi, les Chivau-frus, procréations Blaisement assistées, trimbaleront leurs gros viés ultra productifs avec le dessein, et c'est du boulot, de féconder toutes les gorges des Agathes
menstruées.
À vos poumons !


Il n'y aura d'hommes qu'enceints et de femmes que membrées, Carnaval se fout du genre (tant qu'il y a du poil). Il s'engendre 
par tous les trous et par le saint sacrement du Divin Pet.
À votre anus !
Venant à bout d'hectolitres de vin et de tonnes de pois-chiches, des nonnes barbues accoucheront de Carnaval dans l'hilarité. De nobles rabas sortiront de terre pour orner les païennes Pailhasses et chier à la gueule d'Identitaires trop blancs.
                   À vos masques !
Le changement est une permanence. Carnaval se fout du hic et du nunc, c'est partout et tout le temps, avant, pendant et après le Monde. En avant le bal des Débuteurs, pour une Biguine Bang !
Allez au boulot ! À l'origine du monde !



Le C.A.C.A.



APPEL DU CACA 2012 

 "Carnaval n'est jamais repu... 

et le CACA colle aux fesses, 

 Et tandis que Gaignebet 

s'envole à la Sainte Agathe 

brandissons nos Obscénités 

avant que le ciel nous tombe sur la tête 

 Lâchons nos pets 

pas de demi-loufes 

 un tonnerre apocalyptique 

pour se mettre la merde aux culs 

 du foutre en veux tu en voilà 

de la bite, du con, des poils 

 même la fin du monde 

oui 

mais pas sous la ceinture 

 à bon enculeur biture "


 le Collectif Anonyme du Carnaval Ambulant 
s'empegue à Viols lo dimenche à 15h 
se met des doigts à Pezenas 
lo dilun astique la matraque à Montpellier 
lo dimars se fait une double annale à cournonterral 
lo dimecre mets ta plus sale culotte 


 Armageddon aux chiottes !



L'appel du C.A.C.A. 2010


Carnaval n'est pas mort. Il en redemande. D’aucuns ont bien essayé de lui éclater les dents sur un trottoir (dans la rue Bonaparte à Nice), de le gazer (à Ste Anne à Montpellier), de l’éteindre (place Paul Doumer à Arles), de le corso-fleuriser (sur le Prado à Marseille), de l’infantiliser (dans toutes les école de la République), de le sortir de la rue pour le mettre à la télé (nous y avons vu les carnavals du monde entier)… Mais il est encore là, s'engraisse comme un porc béarnais qui se joue de la grippe. Faisons le couiner une fois de plus, pour se rappeler que nos cultures rugueuses s’accrochent encore, même là où le lisse est de rigueur.


Le présent est tout ce qu’il nous reste : la réinvention de folklore est notre salvation, notre résistance : la tradition permet tout, elle est notre garantie, notre force inscrite dans l’histoire, et notre légitimité venue des anciens. Le présent est tout ce qu'il nous reste, et les allers-venues dans le temps relient, tels des passe-carrières, le souffle de vie et le souffle de mort… A rebours nous remontons vers le sens premier. Vous serez avec nous les mangeurs, les souffleurs, les péteurs.

Du samedi gras au mercredi des cendres, nous inventerons ensemble de quoi donner sens à la fête, au chant, à la danse, et à l’envers du monde tout aussi réel que son endroit. Rien n’est dessiné, composé ou quadrillé. Vous devez venir colorer, improviser et éclater dans cet espace-temps mythologique du carnaval.


Pousser la chansonnette ne sera qu’un départ : il nous faudra réapprendre à chanter ensemble ce qui fait sens dans ce bordel ambulant. Le répertoire se nourrit dès aujourd’hui de vos idées, fantasmes, délires, odes, gueulantes, poésies, insanités, et pamphlets. Tout le monde aura de quoi accompagner l’affaire de bruitages louches, de rythmiques charivaresques ou d’harmonies grinçantes.


Joutes chantées, baletis, et pagodes alternatifs, dans une tournée grasse pour des jours gras dans des lieux à choisir ensemble. Nous vous invitons à partir de Viols le Fort, village héraultais a la croisée des plaines arides et des causses humides pour mener la barque jusqu’au traditionnel Mardi Gras du centre ville de Montpellier. A nous de déjouer l’arrivée du Mercredi des Cendres


Dés l'Epiphanie, nous nous transmettrons toutes ces dépenses musicales pour les chanter. Des versions numérisées circuleront au sein du Collectif, étendu sur un vaste territoire et sans identité figée. Toutes les langues, tous les instruments, tous les accessoires, tous les caractères, tous les personnages, toutes les chapelles sont de la partie.


Le procès du Caramentran tiendra siège sur la place publique grâce à vos chefs d’accusation ou à vos plaidoiries de défense, vous choisirez votre camp le moment venu. D’ailleurs chacun d’entre nous sera susceptible de se transformer peu à peu en un Autre, jusqu’à s’exalter dans la carapace d’un personnage inavoué. Le moment venu, vous comprendrez.


Rassurez-vous… De tout ce vacarme, les flammes viendront à bout.


ATTENTION : Le Collectif Anonyme du Carnaval Ambulant ne garantit aucune protection civile ni kit de dialogue avec les CRS, aucun système de sécurité ou d’alarme, aucun blindage de vitrines, aucune combinaison ignifugée ni extincteur, aucun régime alimentaire, aucune limite de consommation, de gaspillage, de gâchis. Aucune taxe n’est prélevée sur la Part Maudite de l’existence humaine que nous célébrons ici. Le C.A.C.A. refuse à s’engager sur les conditions climatiques ainsi que sur les conditions matérielles de notre sédentarité et de notre nomadisme (chapiteau, caravanes, autocar, trottinette, caddys, pétards, moteurs à explosion, matelas, couverture chauffante, bonnets, bouillotte, etc…)

Nation cyclope




En haut du corps, une tête. Au centre de la tête, un globe luisant. Au centre du globe, un concentration d'images. Tout défiler très vite. Pas le temps d'arrêter pour regarder vraiment. Juste voir. Deux dimensions suffisent. Abscisse et ordonnée. Monoculture mesurée, évaluée, emballée-imposée. Oeillère conique pour voir au loin. Mais pas ses pieds. L'important est en haut. Surtout ne pas se relier au bas. Ventre, sexe, pieds. Odeurs, matières, déchets. Amour au cœur et maternité au sein. En haut. Oeillère qui aspire le corps jusqu'à la taille. Abscisse et ordonnée. Disproportions. Deux dimensions. Disparition de la profondeur. Surface. Disparition du relief. Platitude. Oeillère télescopique pour voir mieux mais toujours loin. Éloge de la distance. Universalisme.

Illustration de Sarah Fist'hOle.
Article publié dans le TàDmag n°9 (janvier 2013)